C’est une belle histoire qui dure depuis plus de 40 ans entre l’océan et la Vilaine, de La Turballe à Arzal.
Chaque année en juin (à l’exception des deux années Covid), une centaine de personnes souffrant d’un handicap, souvent très lourd, embarque sur des bateaux barrés par des skippers, accompagnés de soignants, de secouristes, de sauveteurs, au total des centaines de bénévoles mobilisés pour cette flottille joyeuse et solidaire. Durant un week-end, valides et handicapés ne forment plus qu’un seul équipage.
Une organisation XXL
La 40• édition aura lieu les 17 et 18 juin avec comme marraine Sabine Roux de Bézieux, présidente de la Fondation de la Mer et épouse du patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, le couple résidant régulièrement au Croisic.
A trois mois de l’événement, l’association La croisière de Pen Bron· est dans les startingsblocs. L’organisation d’une telle manifestation est colossale. Il faut accueillir et coordonner 140 personnes handicapées venant de toute la France avec chacun un accompagnateur, 120 skippers, 22 bateaux, 40 personnes pour la sécurité en mer dont quatre plongeurs et trois vedettes SNSM, 30 personnes pour la sécurité médicale à terre et en mer, 300 bénévoles à terre, présents pour embarquer, débarquer les passagers et assurer la logistique des repas, de la soirée dansante et de l’hébergement.
Au total ce sont 1000 femmes et hommes qui sont mobilisés le temps d’un week-end et le travail en amont débute des mois avant la manifestation pour tout organiser et trouver des fonds. « C’est un budget entre 120 000 et 150 000 €», annonce le président Alain Mustière. Il est financé par la participation des passagers (200 € pour la personne handicapée et son accompagnateur), les subventions des collectivités locales, les partenariats privés et depuis l’an dernier une collecte, dopée par du mécénat.
Deux entreprises mécènes « En cette période de fractures, il n’y a pas beaucoup d’occasions comme cette croisière, de vivre des moments de partage, de solidarité, de faire ensemble», confie Bruno Hug de Larauze, PDG du groupe de logistique IDEA basé à Montoir-de-Bretagne. Skipper bénévole depuis plusieurs années, il a embarqué son entreprise dans l’aventure en mobilisant des salariés volontaires et en abondant la collecte. La Banque populaire avec sa fondation Solidarité grand Ouest apporte elle aussi sa contribution.
« Le principe est simple, 1 € donné par un particulier, c’est 3 € collectés grâce aux deux partenaires», se félicite Alain Mustière.
L’an dernier, sur ce même principe, 30 000 € avaient consolidé le budget
« Pour beaucoup de personnes handicapées, la croisière, c’est leur seule sortie, La plupart vivent .en institution. Certaines n’avaient jamais vu la mer», constate le président.
« Et nous n’avons jamais en 40 ans refusé quelqu’un pour son handicap », glisse Andréa Le Masne, bénévole.